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Retour dans le temp
s

Je me trouvais au pied d’une montagne au sommet enneigé. Le vent soufflait en bourrasques glacées et la neige tombait par intermittence, s’accumulant lentement. Autour de moi, un paysage désolé s’étendait à perte de vue. La montagne m’offrait davantage d’espoir grâce à la mince volute de fumée que je voyais monter quelques centaines de mètres plus haut, sur son flanc droit. J’empruntai sans attendre un semblant de sentier pour rejoindre cette source probable de chaleur. Simplement vêtue d’une jupe longue et d’un corsage à manches courtes, je devais remédier à la précarité de ma situation dans les plus brefs délais si je ne voulais pas finir congelée. J’atteignis bientôt mon but, mais je m’immobilisai derrière un rocher, hors de vue et fascinée.

Des créatures étranges discutaient autour d’un feu, un peu plus loin devant moi. Elles ne portaient pas de vêtements, mais je ne pouvais véritablement détailler leur corps puisqu’elles étaient couvertes d’une épaisse couche de poils ; on aurait dit un croisement surréaliste entre l’homme et le gorille. Le plus dérangeant n’était toutefois pas leur aspect animal – loin de là –, mais plutôt l’absence de tête sur leurs épaules. Leur visage était sculpté à même leur torse. J’y distinguais parfaitement des yeux immenses, un nez quasi inexistant et une bouche aux lèvres charnues. Quand l’un d’eux se leva pour ajouter du bois dans le feu, je sursautai, constatant avec horreur que ses pieds étaient à l’envers, comme si on leur avait imposé un mouvement de rotation de cent quatre-vingts degrés. Jamais, au grand jamais, je n’aurais pu imaginer croiser un jour des êtres comme ceux-là…

Le froid me pénétrant sans pitié, je m’obligeai à détacher mes yeux de cette vision sans précédent. Curieusement, malgré ma balade dans la neige épaisse, mes vêtements restaient secs. Transie, je frissonnai. Il me fallait absolument m’approcher du brasier.

Tandis que je m’apprêtais, avec appréhension, à leur demander si je pouvais me joindre à eux, une très vieille femme apparut au détour d’un autre sentier. Elle ne sembla nullement surprise par leur présence et les rejoignit naturellement. Elle répondit à leurs salutations bruyantes dans la même langue qu’eux. D’où je me trouvais, je ne percevais que des bribes de leur conversation, sans pouvoir en saisir la teneur. Une irrésistible envie de me rapprocher s’empara de moi, comme si je savais que c’était ce que je devais faire. J’avançai lentement, m’attendant à tout moment à ce que l’une des créatures remarque ma présence ; étrangement, ce ne fut pas le cas.

— Puis-je me joindre à vous ? m’enquis-je timidement.

Personne ne me répondit ou ne leva les yeux vers moi. Je répétai ma question, plus fort cette fois. Toujours aucune réaction. Je n’y comprenais rien ! Comment pouvais-je les voir alors qu’eux ne me voyaient pas ? Je m’assis finalement à côté de la vieille femme, espérant que cette dernière percevrait ma présence. Peine perdue une fois de plus. Je lui touchai le bras, pensant que ce contact suffirait, mais je ne rencontrai que le vide, comme si je me trouvais en présence d’un fantôme. Je contemplai la scène, perplexe. J’avais-la curieuse impression d’être une spectatrice, visionnant le film d’un événement déjà survenu. Je reportai mon attention sur la conversation animée qui se déroulait autour du brasier, dont je ne percevais malheureusement pas la chaleur : celui-ci brûlait pourtant ardemment.

Je dus faire un effort considérable de concentration pour ne rien perdre de ce qui se disait, et ce, malgré le froid qui me transperçait. Le dialecte étrange, que je comprenais sans trop de peine, alla simplement s’ajouter à tous ceux que j’avais déjà entendus depuis le début de mon séjour. La vieille femme parlait d’une voix éraillée, comme si la communication avec autrui lui avait été inaccessible depuis un certain temps. Elle semblait expliquer la raison de sa présence, mais l’une des créatures ne cessait de faire « non » de la tête, comme si ce que la femme lui disait n’avait pas de sens.

— Vous ne pouvez pas vous rendre seule là-haut, c’est beaucoup trop dangereux. Il y a de nombreuses années que l’endroit n’est plus visité. Je ne peux même pas vous garantir que l’entrée de la grotte sera accessible ; plusieurs avalanches se sont produites depuis quelque temps. Je pense sincèrement que vous devriez renoncer à cette folie.

— Je comprends fort bien que tu ne veuilles pas que je me rende là-bas, Yodlas. Je ne remets pas en question ta capacité à prévoir le danger, mais je ne crois pas que tu puisses saisir l’importance de ce pèlerinage pour moi, comme pour le reste de ce monde en déclin.

— Acceptez au moins que nous vous escortions jusqu’au Plateau des Sacrifiés. Le peu de chemin qu’il vous restera ensuite à franchir me rassurerait singulièrement. Vous n’êtes plus de la première jeunesse, Maxandre. Que ferions-nous si vous ne reveniez pas ? Vous savez aussi bien que moi qu’il ne reste personne de votre trempe ici-bas. Nulle ne peut, d’ailleurs, prétendre vous remplacer…

La vieille interrompit Yodlas, balayant ses objections du revers de la main.

— Je ne suis pas éternelle. J’ai vu ma vie prolongée plusieurs fois déjà et je ne crains plus la perspective de ma mort. Je l’ai plutôt… disons… apprivoisée. Les dieux savaient aussi bien que moi que je n’étais pas immortelle, mais ils n’ont pas jugé bon de me doter d’une descendance à qui enseigner mon savoir. Ils ont probablement pensé que Wandéline serait une remplaçante acceptable…

Ce fut au tour de Yodlas de l’interrompre, la voix lourde de mécontentement, alors que des murmures réprobateurs se multipliaient dans le cercle des campeurs.

— Sauf votre respect, je doute que les dieux aient pu s’abaisser au niveau de cette femme instable. Du moins, je l’espère. Ses connaissances tiennent davantage de la magie noire que le contraire : cela ne peut qu’être un obstacle à sa possible promotion.

— Tu devrais pourtant savoir, depuis le temps que tu protèges cette montagne mystique, qu’il faut un savant mélange des deux formes de magie pour pouvoir exercer un certain contrôle sur la Terre des Anciens et les mondes qui se cachent dans son sillage. Tu ne peux nier que Wandéline a suffisamment d’expérience et de connaissances pour espérer me succéder à la tête des Gardiennes des Passages, même si elle fut autrefois déchue. Nul n’ignore qu’elle en rêve depuis un certain temps.

— S’il n’en tient qu’au peuple des chinorks, elle peut continuer d’espérer pour l’éternité ! Jamais nous n’approuverons sa nomination, quoi qu’en disent les rares Sages qui restent. Ils ne devraient pas oublier que nous avons un certain droit de regard, puisque nous veillons sur la Montagne aux Sacrifices depuis plus de mille ans. Devrais-je leur rappeler que nous sommes libres d’en interdire l’accès à quiconque ne nous convient pas ?

— Prends bien garde de ne pas déchaîner la colère de celle qui me succédera. Vous devez faire montre d’une grande prudence, Yodlas. On ne sait jamais jusqu’où quelqu’un est prêt à aller pour assouvir ses instincts ou accomplir ce qui lui paraît juste. Je serais peinée d’apprendre, par les voix célestes, que votre race a été exterminée simplement parce que certains de ses représentants ont fait preuve d’obstination. Votre rôle est primordial et votre mission trop importante pour la mettre en péril.

Yodlas la dévisagea avec des yeux surpris, mais surtout inquiets.

— Vous êtes donc si certaine de ne pas revenir ?

— Oh ! Je ne crois pas que mes vieux os pourront supporter de redescendre après m’être entretenue avec l’oracle. Mes forces avaient mis plusieurs jours à se régénérer lors de mon dernier voyage. Et cela remonte à près de cinquante ans…

— Qu’espérez-vous tant trouver dans cet endroit sinistre que vous ne pouvez obtenir par d’autres moyens ?

Maxandre se montra plus évasive dans sa réponse. Je compris qu’elle ne voulait pas que le but réel de ce voyage soit connu d’un autre qu’elle. Devant sa réticence évidente, Yodlas n’insista pas et réitéra plutôt son offre de l’accompagner, espérant la convaincre.

— Non ! Vous n’auriez peut-être pas le temps de tous vous réunir avant que la nouvelle de ma disparition ne parvienne à des oreilles indiscrètes. Il vaut mieux que vous soyez prêts à défendre l’accès à la grotte pour quelque temps…

Yodlas dut saisir un sens caché à cette dernière phrase, car un sourire de contentement se dessina sur son visage poilu.

— Combien de temps ?

Maxandre lui rendit son sourire au centuple.

— Oh ! Le temps que tu jugeras nécessaire, quelques semaines, voire quelques mois, question de s’assurer que les Sages prendront la bonne décision concernant la passation des pouvoirs. Je laisse ces détails à ta discrétion. Tu as toute ma confiance, Yodlas…

Cette profession de foi toucha la créature. Elle bomba le torse, faisant ainsi ressortir son visage, et redressa les épaules d’un air important.

— Je saurai me montrer digne de la confiance que vous m’accordez, Maxandre.

— Je n’en ai jamais douté…

Puis la magicienne se releva péniblement et reprit le sac qu’elle avait posé à ses côtés.

— Je dois vous quitter si je veux atteindre la deuxième étape de mon ascension avant la nuit. Dommage que les Sages aient ensorcelé cette montagne, ajouta-t-elle en soupirant. Avec un peu de magie, je serais déjà là-haut depuis hier matin.

— Votre statut ne vous permet pas de déjouer cette protection du sanctuaire ? demanda timidement l’un des êtres à sa gauche.

— Il appert que mon rang n’est pas encore suffisamment élevé pour qu’on m’exempte de cette douloureuse montée. Il semblerait que cette longue marche soit propice à la réflexion et à l’introspection, question que je sois certaine, une fois sur place, que ma démarche est légitime et nécessaire. Comme si je pouvais avoir envie de me rendre dans ce lieu mystique pour le simple plaisir de souffrir et de geler mes vieux os !

Le ton n’était pas amer ni colérique ; il y perçait seulement une lassitude pleinement justifiée. Je me demandai pourquoi la gardienne venait de donner la permission à Yodlas de tenir tête à la personne qui lui succéderait tandis que, quelques minutes plus tôt, elle lui avait dit de faire preuve de prudence. Il y avait peut-être un passage que je n’avais pas bien saisi… Je regardai Maxandre s’éloigner d’un pas traînant ; cette marche lui coûtait visiblement beaucoup et j’en ressentis un pincement au cœur, sans savoir pourquoi. Juste avant qu’elle ne disparaisse au détour d’un rocher, elle s’adressa au chinork une dernière fois.

— Yodlas ?

L’inquiétude se reflétait dans les grands yeux sombres de celui-ci et une lueur de tristesse les traversa alors même qu’elle prononçait son nom.

— Si, un jour prochain, une Fille de Lune parvenait jusqu’ici, jure-moi de la conduire là-haut, peu importe qui dirigera cette terre. Par ma mort, j’y laisserai un présent qu’elle seule pourra récupérer.

Yodlas se leva et la rejoignit. Quand je vis qu’ils s’éloignaient du campement, je me levai à mon tour et les suivis. Ils s’étaient arrêtés un peu plus loin, à l’abri des oreilles et des regards indiscrets des autres membres du petit groupe. La conversation s’annonçait plus intéressante.

— Vous croyez donc toujours qu’il en reste au moins une quelque part ? demanda Yodlas, surpris.

— Il le faut. J’en suis même convaincue. Je n’ai plus la force d’aller moi-même vérifier dans les autres mondes et ma magie n’arrive pas à franchir seule les passages. Je ne peux cependant croire qu’elles aient toutes disparu à part Wandéline, Mélijna, la Recluse et moi. Ce serait vraiment trop injuste…

— Mélijna ? La Recluse ? Mais qui sont-elles ? Je croyais qu’il ne restait que Wandéline dans notre monde !

— La première est une femme cruelle et sans pitié, délibérément écartée de nos rangs il y a plus de quatre siècles, et qui cherche depuis à assouvir sa vengeance. Déjà, à l’époque, elle avait des dons exceptionnels pour une aussi jeune femme, mais elle en faisait un usage abusif et totalement incompatible avec les fonctions qu’elle désirait exercer. De plus, le fait qu’elle descende en ligne directe d’Acélia n’est pas étranger à sa mise à l’écart. Ces deux particularités combinées ont suffi pour qu’on assermente plutôt sa jumelle Séléna, même si ses pouvoirs étaient de beaucoup inférieurs. Malheureusement, cette dernière a disparu à peine quelques mois plus tard. Cardine, grande Gardienne des Passages à cette époque, l’a cherchée magiquement pendant des semaines, croyant qu’elle se terrait pour échapper à sa sœur, mais elle n’a pu la localiser. Acélia la Maudite a veillé, avant de mourir, à ce que ses descendantes soient libres de leurs mouvements et de leurs allégeances en rendant leur présence indécelable sur la Terre des Anciens. Elles ne peuvent que se retrouver entre elles et encore… Depuis toujours, Cardine se targuait de ne pas avoir de ce sang souillé dans les veines, même si je suis certaine que, pour une rare fois, elle aurait aimé que ce soit le cas. Pour ma part, j’ai toujours pensé que Mélijna était la réincarnation d’une autre Fille de Lune pour être aussi douée, mais je ne suis jamais parvenue à le prouver.

Un instant, Maxandre regarda au loin, comme si elle pouvait y voir évoluer des êtres qui avaient depuis longtemps quitté ce monde.

— Tous ont soupçonné Mélijna d’avoir fait disparaître sa jumelle pour occuper sa place, mais personne n’a pu accumuler les preuves. Ses efforts se sont pourtant révélés vains puisqu’elle ne fut jamais acceptée au sein de la communauté des Filles d’Alana, malgré ses demandes répétées. À ma connaissance, elle n’a pas eu d’enfants et s’est finalement ralliée aux Canac, qu’il m’est inutile de te présenter…

Une ombre douloureuse traversa le regard de Yodlas avant qu’il ne prenne la parole. Je me dis que je ne serais guère surprise d’apprendre que le triste sire soit la cause de tourments pour ce chef de clan.

— Est-ce que la lignée maudite s’est éteinte sans avoir eu le temps de racheter sa faute ? Si c’est le cas, il reste donc peu d’espoir pour la Terre des Anciens…

— Honnêtement, je l’ignore. Il y a longtemps, une descendante maudite s’est réfugiée sur la terre de Brume, mais je n’ai jamais su ce qu’il était advenu d’elle. Peut-être a-t-elle réussi à donner la vie à une véritable Fille de Lune… Peut-être même est-elle revenue…

Maxandre haussa les épaules.

— C’est pour cette raison que vous entreprenez ce pèlerinage, n’est-ce pas ? questionna Yodlas. Vous voulez savoir avant de mourir, tout en ayant conscience que vous ne pourrez plus intervenir.

La vieille femme lui sourit, le regard pourtant empli d’une infinie tristesse.

— Oui. J’aimerais aussi apprendre pourquoi on a permis à la Recluse de se rendre au sanctuaire sans que vous la voyiez et de répandre ensuite la nouvelle d’une prophétie alors qu’elle devait normalement être confinée à son refuge pour le reste de ses jours. Les dieux me doivent bien cela.

— Qui est la Recluse ? insista Yodlas.

Maxandre soupira bruyamment et son regard devint soudain douloureux. Voyant que son interlocuteur attendait des précisions, elle confia :

— Il s’agit d’une femme au passé trouble dont on ne doit pas parler. Elle a commis une terrible faute qui lui a fait perdre ses privilèges et ses pouvoirs d’Élue en dehors du lieu où elle vit. Les dieux et les Sages l’y ont confinée à jamais. C’est une très longue histoire qu’elle seule a le droit de raconter. Pour ma part, je dois dire qu’elle me manque parfois cruellement.

Maxandre regarda au loin, les yeux brillants de larmes.

— Sans étourderie et l’intransigeance des dieux à son égard, elle aurait fait une remplaçante remarquable…

Puis la Gardienne marqua une pause.

— Tout cela doit rester entre toi et moi. Je ne désire inquiéter personne, ce qui serait sûrement le cas si l’on apprenait que je suis morte pour obtenir les faveurs de l’oracle. Comprends-moi… Je dois savoir et mes jours sont comptés. Même si une Fille de Lune se présentait ici, à ce moment précis, je n’aurais jamais assez de temps pour lui apprendre tout ce qu’elle aurait besoin de savoir. Tandis que, de là-haut, je pourrai exercer une forme de magie extrêmement puissante qui lui sera d’une utilité certaine, le jour venu. C’est de loin la meilleure solution pour cette terre, je te l’assure.

Peiné, Yodlas poussa un soupir résigné.

— Je me range à votre avis, même si ce n’est pas de gaieté de cœur. Ma fidélité envers vous m’a toujours servi et ne m’a jamais trompé ; puisse-t-il en être encore ainsi. Toutefois, je vous en conjure, s’il y a la moindre chance pour que vous puissiez revenir du sanctuaire, promettez-moi de le faire. C’est un ami qui vous le demande plus qu’un chinork qui craint de perdre votre protection. Vous me manquerez cruellement, Maxandre…

Cette dernière s’éloigna rapidement, sans répondre. De part et d’autre régnait une immense tristesse.

 

* *

*

 

Lorsque j’ouvris les yeux, la lune brillait, haut dans un ciel d’encre. J’étais transie ! Je cherchai ma couverture, qui avait glissé au cours de mon sommeil agité. Je mis un certain temps à reconnaître l’endroit où je me trouvais. Le songe dont je venais d’émerger me laissait une étrange impression, comme si sa signification allait au-delà du simple rêve. Le nom de Maxandre avait une résonance familière ; j’étais presque certaine de l’avoir entendu de la bouche de Madox quelques heures plus tôt. Cette femme avait dit qu’elle était la Gardienne des Passages ; ce devait donc être celle qui veillait sur les Filles de Lune, à l’époque. Comment pouvais-je rêver avec autant de réalisme de personnes que je savais avoir existé, mais que je n’avais pas connues ? Je me tournai vers Madox, espérant qu’il ne dormait pas. J’avais besoin de parler. Lui pourrait me dire s’il se pouvait que j’aie assisté, en spectatrice, à une scène appartenant depuis longtemps au passé. Cet épisode s’était-il déroulé avant ou après la venue de ma mère ? Je n’aurais su le dire. De toute façon, cela n’aurait rien changé. Je m’étais résignée au fait que je descendais de la lignée maudite, ce qui faisait en sorte que nous n’étions pas repérables, ma mère et moi. Encore une particularité qui risquait de me jouer de bien vilains tours, puisque les gens chargés de me protéger ne pouvaient me trouver, tandis que la sorcière d’Alejandre n’avait qu’à agiter ses longs doigts crochus pour connaître ma position exacte sur cette terre de misère. Je ne m’étonnais donc plus de ce que des hommes aient été si rapidement à mes trousses à mon arrivée, puis lors de la visite chez Wandéline. Savoir que cette Mélijna pouvait me suivre à la trace dans ce monde où je me sentais sans cesse perdue me déprima au plus haut point…

 

La montagne aux sacrifices
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